Niché sur les hauteurs du Val de Saire, entre CHERBOURG-EN-COTENTIN et BARFLEUR dans la pointe du Cotentin, le château de CARNEVILLE se distingue par la variété de ses bâtiments et leurs époques.
Historique du château
La famille SYMON DE CARNEVILLE construisit tout d’abord le premier manoir en 1640, puis le manoir des Anoteux (ISMH) en 1699, la charmante boulangerie (ISMH) en 1725 qui est sans conteste un exemple très touchant de l’architecture pittoresque du Cotentin. Par la suite, François Hervé SYMON DE CARNEVILLE fit débuter la construction du logis principal en 1755. Malheureusement ruiné pendant la révolution, les travaux du château restèrent suspendus pendant des décennies pour être enfin repris par le dernier comte de CARNEVILLE jusqu’en 1923. Puis, la famille de TOCQUEVILLE, en 1927, se porte acquéreuse du domaine et achève enfin le programme de construction en s’adaptant aux besoins et techniques de l’entre-deux guerres.
L’originalité et l’intérêt du domaine de CARNEVILLE sont que chacun de ses bâtiments restent intacts et forment un exemple complet de l’architecture rurale mais aussi de plaisance du Cotentin entre le XVIIe et le XXe siècle. Le site de l’actuel château de CARNEVILLE n’a pas été choisi par hasard. L’ensemble des bâtiments se trouvent à la naissance d’une vallée rejoignant la mer à trois kilomètres. Dans le bas du parc aménagé, se trouvait un lieu de rites celtiques rayonnant dans la Gaule entière à cette époque. Nous avons la chance de conserver encore aujourd’hui deux pierres dressées ainsi qu’un chêne tortueux estimé entre 1 200 et 1 500 ans, faisant partie d’une ancienne allée menant jusqu’au lieu de rites.
En juillet 2016, les perspectives de dynamique, de valorisation et de restauration du site ont été balayés par l’effondrement du plafond du vestibule d’entrée du château. Ce trou béant nous a laissé entrevoir une invasion de mérule à grande échelle. Marie FRULEUX, architecte des bâtiments de France est venue constater les dégâts et un diagnostique sanitaire de l’intégralité du bâtiment a alors été engagé.
Le traitement de la mérule
Le verdict est tombé durant l’été 2017. Le château subit depuis 1999 une attaque de champignon, non maîtrisée à l’époque. Aujourd’hui le champignon couvre près de 1 000 m² attaquant 18 pièces, la charpente d’origine et menace la stabilité complète de l’édifice.
La mérule touche sans distinction tous les bois servant la construction du château. Ainsi, les solives, charpentes, boiseries du XVIIIe siècle et fenêtres sont touchées. Certaines peuvent être conservées tandis que d’autres doivent être détruites.
Pour pouvoir continuer le traitement, nous devons à tout prix résoudre les problèmes d’infiltrations d’eau. Pour cela, les quatre façades et la couverture du château doivent être remaniées. Sur ces photos, nous nous rendons parfaitement compte des problèmes de débordement des chéneaux (sous dimensionnés) engendrant beaucoup d’humidité sur les façades. Cette humidité est emprisonnée par le ciment qui ne laisse pas respirer les murs.
D’extérieur le château parait être en parfait état, malheureusement le parasite a colonisé les trois quarts de la façade. L’attaque de la charpente rend le traitement urgent si l’on souhaite conserver ce monument debout.
Pour que le traitement puisse être terminé et qu’il soit efficace, nous devons impérativement revoir toutes les couvertures. Celle de la façade nord-est (côté jardin) est vétuste et fuyarde. Celle de la façade sud-ouest a été refaite en 2001 et semble être en parfait état. Malheureusement, de très nombreuses malfaçons faites lors du chantier forment de nombreuses infiltrations d’eau.
Nous sollicitons votre aide pour pouvoir mener à bien cette phase du chantier. Étape clé pour le bon déroulement de la suite des événements.